Contexte et objectifs
La malnutrition, aggravée par la généralisation des monocultures, a été identifiée comme l’une des causes majeures du déclin des pollinisateurs à travers le monde (Klein et al. 2017). La quantité et la qualité des protéines (contenus en acides aminés essentiels, AAEs) ingérées apparaît comme un facteur crucial, influençant de nombreux paramètres associés aux performances des pollinisateurs (e.g. immunité, reproduction, croissance larvaire et croissance de la colonie) (Wright et al. 2018). Toutefois, une exception persiste dans le spectre des acides aminés essentiels étudiés : le tryptophane (trp).
L’alimentation et la seule source de tryptophane chez les animaux. Les conséquences des carences en tryptophane sont multiples et bien documentées chez les vertébrés. Elles incluent le développement d’une maladie appelée la pellagre chez l’humain (avec apparition de démence, diarrhée et dermatite, pouvant causer la mort), le syndrome de la langue noire chez le chien, des troubles d’agressivité et des retards de croissance chez le rat (Baker 2008) ou encore des taux anormalement élevés d’infanticides chez les hamsters d’Europe (Tissier et al. 2017). En revanche, très peu d’informations sont disponibles en ce qui concerne les invertébrés, et notamment les pollinisateurs.
De nombreuses plantes communes sont carencées en trp. C’est notamment le cas du pissenlit ou du maïs, plante la plus produite mondialement. Les tissus (pollen, feuilles et graines) du maïs sont en effet connus pour être fortement carencés en trp. Bien que le maïs soit une plante anémogame, son pollen peut composer jusqu’à 47% de l’alimentation de certains pollinisateurs en été. A ce jour, aucune information n’est disponible sur les effets potentiels des carences en trp sur le comportement des pollinisateurs sauvages, leur survie et la croissance des colonies ou la dynamique des populations.
L’objectif de ce stage sera donc d’étudier les effets de carences en trp sur un pollinisateur sauvage, le bourdon terrestre (Bombus terrestris).
Missions
Réaliser deux expérimentations visant à étudier les effets des carences en trp sur :
1 - la prise alimentaire et la survie des bourdons à l’échelle individuelle ou de la-colonie dans un premier temps (le stagiaire complètera ici des données déjà récoltées lors d’une précédente étude).
2 - le comportement et plus spécifiquement l’agressivité de bourdons (à l’échelle de la colonie).
Le ou la stagiaire sera chargé(e) de :
- Participer à la préparation des expérimentations
- Changer quotidiennement les sources de nourriture des bourdons
- Relever quotidiennement la survie
- Participer à la réalisation des tests de comportement (filmés) et analyser les vidéos
Conditions
Durée : 8 semaines maximum
Période : entre juin et septembre 2019
Niveau : L3 – M1 Lieu d’accueil : Centre de Recherches sur la Cognition Animale - UMR 5169 - Toulouse
Profil recherché
- Patience, autonomie, rigueur et organisation
- Goût prononcé pour la manipulation de bourdons en captivité
Pour postuler
Envoyer votre CV et une brève lettre de motivation à mathieu.lihoreau@univ-tlse3.fr et à mathilde.tissier@hotmail.com
Réferences
S Klein, A Cabirol, JM Devaud, AB Barron, M Lihoreau (2017) Why bees are so vulnerable to environmental stressors Trends in Ecology & Evolution 32, 268-278
ML Tissier, Y Handrich, O Dallongeville, JP Robin, C Habold (2017) Diets derived from maize monoculture cause maternal infanticides in the endangered European hamster due to a vitamin B3 deficiency. Proceedings of the Royal Society B: Biological Sciences 284, 20162168
GA Wright, SW Nicolson, S Shafir (2018) Nutritional physiology and ecology of honey bees. Annual Review of Entomology 63, 327-344
DH Baker (2008) Animal models in nutrition research. Journal of Nutrition 138, 391–396
La malnutrition, aggravée par la généralisation des monocultures, a été identifiée comme l’une des causes majeures du déclin des pollinisateurs à travers le monde (Klein et al. 2017). La quantité et la qualité des protéines (contenus en acides aminés essentiels, AAEs) ingérées apparaît comme un facteur crucial, influençant de nombreux paramètres associés aux performances des pollinisateurs (e.g. immunité, reproduction, croissance larvaire et croissance de la colonie) (Wright et al. 2018). Toutefois, une exception persiste dans le spectre des acides aminés essentiels étudiés : le tryptophane (trp).
L’alimentation et la seule source de tryptophane chez les animaux. Les conséquences des carences en tryptophane sont multiples et bien documentées chez les vertébrés. Elles incluent le développement d’une maladie appelée la pellagre chez l’humain (avec apparition de démence, diarrhée et dermatite, pouvant causer la mort), le syndrome de la langue noire chez le chien, des troubles d’agressivité et des retards de croissance chez le rat (Baker 2008) ou encore des taux anormalement élevés d’infanticides chez les hamsters d’Europe (Tissier et al. 2017). En revanche, très peu d’informations sont disponibles en ce qui concerne les invertébrés, et notamment les pollinisateurs.
De nombreuses plantes communes sont carencées en trp. C’est notamment le cas du pissenlit ou du maïs, plante la plus produite mondialement. Les tissus (pollen, feuilles et graines) du maïs sont en effet connus pour être fortement carencés en trp. Bien que le maïs soit une plante anémogame, son pollen peut composer jusqu’à 47% de l’alimentation de certains pollinisateurs en été. A ce jour, aucune information n’est disponible sur les effets potentiels des carences en trp sur le comportement des pollinisateurs sauvages, leur survie et la croissance des colonies ou la dynamique des populations.
L’objectif de ce stage sera donc d’étudier les effets de carences en trp sur un pollinisateur sauvage, le bourdon terrestre (Bombus terrestris).
Missions
Réaliser deux expérimentations visant à étudier les effets des carences en trp sur :
1 - la prise alimentaire et la survie des bourdons à l’échelle individuelle ou de la-colonie dans un premier temps (le stagiaire complètera ici des données déjà récoltées lors d’une précédente étude).
2 - le comportement et plus spécifiquement l’agressivité de bourdons (à l’échelle de la colonie).
Le ou la stagiaire sera chargé(e) de :
- Participer à la préparation des expérimentations
- Changer quotidiennement les sources de nourriture des bourdons
- Relever quotidiennement la survie
- Participer à la réalisation des tests de comportement (filmés) et analyser les vidéos
Conditions
Durée : 8 semaines maximum
Période : entre juin et septembre 2019
Niveau : L3 – M1 Lieu d’accueil : Centre de Recherches sur la Cognition Animale - UMR 5169 - Toulouse
Profil recherché
- Patience, autonomie, rigueur et organisation
- Goût prononcé pour la manipulation de bourdons en captivité
Pour postuler
Envoyer votre CV et une brève lettre de motivation à mathieu.lihoreau@univ-tlse3.fr et à mathilde.tissier@hotmail.com
Réferences
S Klein, A Cabirol, JM Devaud, AB Barron, M Lihoreau (2017) Why bees are so vulnerable to environmental stressors Trends in Ecology & Evolution 32, 268-278
ML Tissier, Y Handrich, O Dallongeville, JP Robin, C Habold (2017) Diets derived from maize monoculture cause maternal infanticides in the endangered European hamster due to a vitamin B3 deficiency. Proceedings of the Royal Society B: Biological Sciences 284, 20162168
GA Wright, SW Nicolson, S Shafir (2018) Nutritional physiology and ecology of honey bees. Annual Review of Entomology 63, 327-344
DH Baker (2008) Animal models in nutrition research. Journal of Nutrition 138, 391–396