vendredi 28 novembre 2025

Offre de stage M2

 Offre de stage Master 2 :

Mesurer le dérangement anthropique chez les limicoles : influence de la composition spécifique des groupes.
Encadrement :
 Glenn Le Floch, doctorant, UMR ISYEB, Muséum national d’Histoire naturelle
 Michel Baguette, Professeur MNHN, UMR ISYEB
 Vincent Bels, Professeur émérite MNHN
Organisme d’accueil : UMR ISYEB (MNHN, CNRS, EPHE, SU, Université des Antilles)
Lieu : Station marine de Dinard, Dinard (35800)
Durée : 5 à 6 mois
Période : Janvier à Juin
Contexte
Le stage s’inscrit dans un projet de doctorat portant sur l’écologie comportementale et évolutive des associations interspécifiques d’oiseaux limicoles (Aves, Charadriiformes) en migration et hivernage. Dont l’objectif est de qualifier et quantifier les regroupements inter-espèces de limicoles, et de comprendre les facteurs influençant ces rassemblements, qu’ils soient écologiques, éthologique, morpho-anatomiques ou acoustiques.
Les côtes bretonnes constituent des haltes migratoires ou des sites d’hivernage essentiels pour de nombreuses espèces de limicoles. Ces oiseaux doivent reconstituer des réserves d’énergie importantes après le voyage migratoire, ce qui rend crucial le temps consacré à l’alimentation et la qualité des ressources disponibles. Or, ces zones littorales sont soumises à des pressions humaines fortes : pêche à pied, réserve de chasse, promenades, chiens, conchyliculture, activités touristiques et loisirs etc. Ces activités pouvant générer des perturbations « aléatoires » car difficilement prévisible par l’individu. Elles peuvent donc affecter directement le comportement des limicoles, notamment leur capacité à se nourrir efficacement avec un accroissement du temps alloué à la vigilance ainsi que leur choix de rester ou non sur site.
Les perturbations humaines peuvent modifier l’expression de certains comportements des oiseaux.
La distance de fuite peut varier fortement selon l’espèce, le type perturbation, son intensité et sa fréquence. Elles peuvent également engendrer des coûts énergétiques accrus : déplacements répétés, perte de temps alloué à la recherche alimentaire, augmentation du temps de vigilance… Ce qui constitue un impact potentiellement critique sur un budget énergétique restreint. 

Les limicoles forment parfois des groupes mono- ou interspécifiques. Ces regroupement inter-espèces peuvent offrir des avantages : meilleure détection des menaces (effect « many-eyes »), meilleurs apprentissages d’indices de danger, moindre investissement individuel dans la vigilance permettant de consacrer plus de temps en nourrissage. Il y a aussi des coûts potentiels : augmentation de la compétition interspécifiques ou intraspécifique pour les ressources alimentaires, surtout quand les proies sont limitées. Quand la disponibilité alimentaire est faible, es oiseaux peuvent modifier leur usage de l’espace (réduire le chevauchement de domaine vital) ou ajuster la réponse comportementale sociale pour minimiser la compétition. 
Un autre aspect est que les contextes de forte perturbation humaine, les bénéfices des groupes mixtes peuvent être particulièrement importants : par exemple pour détecter plus tôt les perturbations (ex : promeneurs, chiens), anticiper la fuite, ou choisir les moments ou zones de nourrissage plus sûres.

 Objectifs du stage :
Le stage vise à :
1. Caractériser la composition spécifique et la richesse des associations de limicoles sur différents sites du littoral breton présentant des niveaux contrastés de fréquentation humaine (zones ostréicoles, sites touristiques, réserves, zones peu accessibles, etc.).
2. Tester les effets des perturbations anthropiques (pêche à pied, présence de promeneurs, chiens, activités ostréicoles, etc.) sur les comportements de vigilance et de fuite, ainsi que sur les distances de fuite spécifiques selon le contexte « social » (groupes mono- vs interspécifiques).
3. Évaluer l’impact des activités humaines sur l’utilisation de l’espace intertidal par les limicoles, notamment à travers l’analyse des changements de répartition spatiale, du budget temps (alimentation vs vigilance), et des latences de retour à l’alimentation après perturbation.
Missions :
- Elaboration du/des protocoles de recherche
- Acquisition de données sur le terrain (en direct et/ou capture vidéo)
- Encodage comportemental (vidéo – ex. BORIS)
- Analyse statistique des données
- Interprétation et rédaction d’un rapport
Valorisation :
- Participation à la rédaction d’un article scientifique en vue d’une publication.
Profil
- Étudiant·e en Master 2 d’écologie, éthologie, biologie de la conservation ou disciplines proches.
- Solides compétences en identification ornithologique, en particulier des limicoles côtiers.
- Goût marqué pour le travail de terrain, parfois dans des conditions météorologiques variables.
- Esprit d’équipe, autonomie et rigueur dans la collecte et le traitement des données.
- Capacités d’analyse et de synthèse dans l’interprétation des observations comportementales.
- Connaissances de base en statistiques et en analyses sous R
- Une expérience préalable en codage comportemental à partir de vidéos (logiciels tels que
BORIS ou équivalents) appréciée.
Contacts :
Glenn Le Floch – glenn.lefloch@mnhn.fr
Michel Baguette – michel.baguette@mnhn.fr
Vincent Bels – vincent.bels@mnhn.fr
Bibliographie indicative :
Cestari. (2015). Coexistence between Nearctic-Neotropical migratory shorebirds and humans on urban beaches of the Southern Hemisphere: a current conservation challenge in developing countries. Urban Ecosystems. https://doi.org/10.1007/s11252-014-0399-3
Linssen, H., van de Pol, M., Allen, A.M. et al. Disturbance increases high tide travel distance of a roosting shorebird but only marginally affects daily energy expenditure. Avian Res 10, 31 (2019). https://doi.org/10.1186/s40657-019-0171-8