CONSEQUENCES DU VIEILLISSEMENT SUR LES COMPORTEMENTS SOCIAUX D’UNE ESPECE MONOGAME, LA SOURIS GLANEUSE.
Projet de thèse de doctorat de Biologie, mention Biologie du comportement
- École Doctorale Université Paris 13: Sciences, Technologie, Santé (Galilée), dir. Prof. V. Laurent
- Directeur de thèse : Christophe Féron, MCF HDR, LEEC
- Directeur de thèse : Christophe Féron, MCF HDR, LEEC
Le vieillissement est processus biologique normal, mais dès lors que les animaux deviennent sénescents, leur chance de survie diminue drastiquement dans leur milieu naturel. La perte de caractéristiques optimales rendrait ces individus moins concurrentiels si de nouvelles aptitudes liées à l’âge ne se développent pas chez ceux-ci.
Des modèles murins d’étude du vieillissement existent (senescence-accelerated mice e.g.). Les études comportementales de ces souris soulignent des atteintes au niveau des comportements exploratoires et relatifs aux situations normalement anxiogènes (Brandewiede et al. 2005). Des atteintes similaires se retrouvent chez d’autres modèles animaux (Pardon et al. 2000 ; Bessa et al. 2005).
Les études portant sur les conséquences comportementales du vieillissement des mammifères sont largement présentes dans bibliographie, toutefois celles-ci sont généralement abordées au travers de tests comportementaux standardisés (elevated plus-maze, tests de réaction à la nouveauté, water maze). Si la méthodologie employée présente l’intérêt d’une transposition aisée en fonction du modèle animal utilisé et d’un background scientifique important qui permet à la communauté de spécialistes du secteur disciplinaire d’avoir une vision comparative des résultats obtenus, elle présente néanmoins certaines limites. Parmi celles-ci, a) les situations expérimentales sont très éloignées des situations réelles telles que celles que peuvent rencontrer les animaux dans leurs conditions naturelles. Les réponses comportementales observées sont par conséquent souvent difficiles à interpréter d’un point de vue adaptatif ; b) bien que les animaux testés soient généralement des espèces sociales (souris, rats…), les conséquences sociales du vieillissement ne sont que très rarement étudiées ; c) les critères retenus pour définir qu’un animal est âgé ne sont que très rarement justifiés par des éléments relatifs à la durée de vies de ces animaux dans des conditions naturelles.
Des modèles murins d’étude du vieillissement existent (senescence-accelerated mice e.g.). Les études comportementales de ces souris soulignent des atteintes au niveau des comportements exploratoires et relatifs aux situations normalement anxiogènes (Brandewiede et al. 2005). Des atteintes similaires se retrouvent chez d’autres modèles animaux (Pardon et al. 2000 ; Bessa et al. 2005).
Les études portant sur les conséquences comportementales du vieillissement des mammifères sont largement présentes dans bibliographie, toutefois celles-ci sont généralement abordées au travers de tests comportementaux standardisés (elevated plus-maze, tests de réaction à la nouveauté, water maze). Si la méthodologie employée présente l’intérêt d’une transposition aisée en fonction du modèle animal utilisé et d’un background scientifique important qui permet à la communauté de spécialistes du secteur disciplinaire d’avoir une vision comparative des résultats obtenus, elle présente néanmoins certaines limites. Parmi celles-ci, a) les situations expérimentales sont très éloignées des situations réelles telles que celles que peuvent rencontrer les animaux dans leurs conditions naturelles. Les réponses comportementales observées sont par conséquent souvent difficiles à interpréter d’un point de vue adaptatif ; b) bien que les animaux testés soient généralement des espèces sociales (souris, rats…), les conséquences sociales du vieillissement ne sont que très rarement étudiées ; c) les critères retenus pour définir qu’un animal est âgé ne sont que très rarement justifiés par des éléments relatifs à la durée de vies de ces animaux dans des conditions naturelles.
Les études envisagées dans le cadre de cette thèse ambitionnent de surmonter ces limites.
Le modèle animal proposé est la souris glaneuse Mus spicilegus. Dans leur milieu naturel (plaines d’Europe centrale) ces animaux ne vivent pas plus d’un an : seuls les individus nés à l’automne survivent à l’hiver sans se reproduire dans des tumuli formés de terre, de graines et de débris végétaux leur servant d’abri, de protection et de source alimentaire ; les adultes ne survivent pas à l’hiver (Gouat et al. 2003a ; Gouat et al. 2003b ). Elevés en laboratoire par contre, les animaux peuvent être maintenus en vie durant plus de 2 ans. Les souris glaneuses de plus d’un an peuvent donc être considérées comme anormalement vieilles (car vivant bien au-delà de ce que leur permettrait le milieu naturel). Elles ne doivent leur survie qu’aux conditions environnementales protectrices fournies en laboratoire. La sélection naturelle n’opérant pas sur des animaux de plus d’un an, les traits comportementaux caractéristiques de ces « vieux » animaux ne seraient donc que la résultante d’un vieillissement physiologique et ne peuvent correspondre à une adaptation de la biologie de ces individus âgés aux pressions de la sélection naturelle. En outre, contrairement à la plupart des mammifères, cette espèce est monogame (Baudoin et al. 2005 ; Gouat & Féron, 2005 ; Gouat et al. 2003). Un ensemble de traits comportementaux sont associés à cette monogamie : comportements très agonistiques à l’encontre de congénères étrangers, processus complexe d’activation de la reproduction (Busquet et al. 2009 ; Féron & Gheusi, 2003), lien social fort entre les partenaires d’un couple (Patris & Baudoin, 1998 ; Baudoin et al. 2005) et soins paternels intenses (Féron & Gouat, 2007 ; Patris & Baudoin, 2000). Le profil social des individus âgés et non âgés pourra donc être comparé et être interprété au regard de résultats obtenus par des tests classiques d’évaluation de l’état émotionnel des animaux (elevated-plus maze, tests de réaction à la nouveauté). Des corrélats neurophysiologiques aux profils comportementaux observés pourront également être recherchés.
Baudoin C., Busquet N., Dobson F.S., Gheusi G., Féron C., Durand J.L., Heth G., Patris B., Todrank J. (2005). Male-female associations and female olfactory neurogenesis with pair bonding in Mus spicilegus. Biol. J. Linn. Soc. 84:323-334
Bessa J.M., Oliveira M., Cerqueira J.J., Almeida O.F.X., Sousa N. (2005) Age-related qualitative shift in emotional behaviour: Paradoxical findings after re-exposure of rats in the elevated-plus maze. Behavioural Brain Research 162: 135–142
Brandewiede J., Schachner M., Morellini F. (2005) Ethological analysis of the senescence-accelerated P/8 mouse. Behavioural Brain Research 158: 109–121
Busquet N., Leveille Nizerolle C., Féron C. (2009) What Triggers Reproductive Life? Effects of adolescent cohabitation, social novelty and aggression in a monogamous mouse. Ethology, 115:87-95
Féron C., Gheusi G. (2003) Social regulation of reproduction in the female mound-builder mouse (Mus spicilegus). Physiol. Behav. 78:717–722
Féron C., Gouat P. (2007) Paternal care in the mound-building mouse reduces inter-litter intervals. Reprod. Fertil. Dev. 19(3):425-9
Gouat, P., Féron, C., Demouron, S. (2003b) Seasonal reproduction and delayed sexual maturity in mound-building mice Mus spicilegus. Reproduction, Fertility and Development, 15, 187-195.
Gouat, P., Féron, C. (2005) Deficit in reproduction in polygynously mated females of the monogamous mound-building mouse Mus spicilegus. Reprod Fertil Dev.17(6):617-23.
Gouat, P., Katona, K., and Poteaux, C. (2003a). Is the socio-spatial distribution of mound-building mice, Mus spicilegus, compatible with a monogamous mating system? Mammalia, 67,15-24.
Pardon M.C., Pérez-Diaz F., Joubert C., Cohen-Salmon C. (2000) Age-dependent effects of a chronic ultramild stress procedure on open-field behaviour in B6D2F1 female mice. Physiology & Behavior 70 : 7–13
Patris B. Baudoin C. (1998) Female sexual preferences differ in Mus spicilegus and Mus musculus domesticus: the role of familiarization and sexual experience. Anim. Behav. 56:1465-1470
Patris, B., Baudoin, C (2000) A comparative study of parental care between two rodent species: implications for the mating system of the moundbuilding mouse Mus spicilegus. Behav Processes., 5;51(1-3):35-43
Un étudiant candidat devant être proposé aux organismes sollicités pour financement de cette thèse, une sélection des candidatures sera effectuée par le LEEC.
Profil du candidat recherché :
- En cours d’obtention d’un master 2 en éthologie ou en biologie du comportement.
- En cours d’obtention d’un master 2 en éthologie ou en biologie du comportement.
Date limite de candidature : 20 mai 2009
Pièces à fournir :
- CV détaillé
- Lettre de motivation
- Relevés de notes des 3 dernières années (Licence, M1, M2)
- CV détaillé
- Lettre de motivation
- Relevés de notes des 3 dernières années (Licence, M1, M2)
Les candidats doivent contacter Christophe Féron : Christophe.Feron@leec.univ-paris13.fr