Cadre scientifique :
Projet ECO-SPEECH : Analyse de l’adaptation de la parole aux milieux écologiques
Ce
stage convient à des étudiants dont le master développe des compétences
dans l’un ou plusieurs de ces domaines : biologie, acoustique,
éthologie, sciences du langage, sciences cognitives.
Responsable du stage : Julien Meyer, linguiste et acousticien
Chargé de Recherche CNRS section 34 (julien.meyer@gipsa-lab.fr).
Autres intervenants collaborateurs du projet:
Frédéric Sèbe, biologiste et acousticien de l’Université Jean Monnet St Etienne (Laboratoire ENES)
Fanny Meunier, psycholinguiste au CNRS (laboratoire BCL Nice)
Loïc Le Marrec, mathématicien Univ. de Rennes (laboratoire IRMAR)
Lieu du stage: Laboratoire
Grenoble Images Parole Signal Automatique (Gipsa-Lab), équipe Voix,
Systèmes Linguistiques et Dialectologie, Campus Grenoble,
St-Martin-d’Hères (http://www.gipsa-lab.fr/vsld/axes-de-recherche.php)
Description détaillée :
La
compréhension de la parole implique toujours une écoute dans un bruit
de fond ambiant. L’impact de ce bruit de fond sur les signaux de parole
ainsi que sur les performances de reconnaissance des mots ou des phrases
augmente avec la distance qui sépare les interlocuteurs. En
se propageant dans l’environnement, les signaux acoustiques sont
profondément modifiés en raison d’effets qui peuvent nuire à la
transmission de l’information véhiculée (absorption, réverbération,
filtrage sélectif…). Ce phénomène a été bien étudié en communication
animale mais demeure très peu étudié sur la parole humaine, à part dans
les milieux urbains et en salle, qui ne représentent qu’une partie
limitée du cadre d’évolution de la pratique langagière au cours de
l’histoire humaine.
L’étude
comportementale au centre de ce stage va nous permettre d’analyser de
manière systématique l’impact des perturbations acoustiques les plus
fréquentes, les moins variables et donc les plus caractéristiques d’un
modèle typique de milieu écologique dit ‘fermé’ - ici une forêt
tropicale dense - sur la compréhension de la parole.
Des
enregistrements et des mesures de référence ont été réalisés en
Amazonie (forêt du Gunma, Para, Brésil) pour reconstituer le filtre
acoustique du lieu d’expérimentation et simuler son effet sur des mots
en séparant les différents facteurs environnementaux perturbateurs à
tester. Une interface de test comportemental a été programmée avec des
listes de mots français. Le/la stagiaire sera chargé(e) de réaliser la
passation de sujets sur une tâche de compréhension de mots dans
différentes conditions de bruit et de réverbération, à différentes
distances. Il/Elle analysera ensuite les performances de reconnaissance
et de confusion des mots, de voyelles, de consonnes et d’indices
phonétiques qui les constituent en fonction des paramètres acoustiques
propres à chaque condition et à chaque distance d’écoute.
En
cas de Master 2, une analyse de la dégradation acoustique des signaux
de parole et de ses conséquences sur l’acoustique des voyelles et des
consonnes (phonétique) sera également réalisée.
Ce
stage sera l’occasion pour le stagiaire de développer et/ou d’acquérir
des connaissances pluridisciplinaires en sciences du langage, en
psycholinguistique, et, dans une moindre mesure, en acoustique. Il
fournira à l’étudiant une vision large de la perception de la parole
humaine. De bonnes compétences en statistiques sont souhaitées ainsi
qu’un intérêt le langage humain.
Références bibliographiques principales :
Fogerty D, Humes LE (2010) Perceptual contributions to monosyllabic word intelligibility, J Acoust Soc Am 128: 3114–3125.
Meyer J, Dentel L and Meunier F (2013) Speech Recognition in Natural Background Noise, PLoS ONE, vol. 8, no. 11, e79279.
Phatak S, Allen JB (2007) Consonant and vowel confusions in speech-weighted noise, J Acoust Soc Am 121: 2312–2326.
Durée : 6 mois rémunérés par indemnités de stage pour un M2 et 3-4 mois rémunérés pour un M1.