mercredi 12 février 2020

Offre de thèse

« Effets des dépérissements de chênes sur la diversité intra- et interspécifique
d'Agriles (Coleoptera, Buprestidae) »
Laboratoire d’accueil : Laboratoire de Biologie des Ligneux et des Grandes Cultures (LBLGC),
Université d’Orléans, INRAE USC 1328
Equipe : Entomologie et Biologie Intégrée (EBI)
Directrice de thèse : Stéphanie Bankhead (MCU-HDR)
Co-encadrant : Aurélien Sallé (MCU)
Type de financement : Bourse Région
Début de la thèse : 1er Octobre 2020
École Doctorale : Université d’Orléans, ED « Santé, Sciences Biologiques et Chimie du Vivant » n°549
Description du sujet de thèse :
Mots-clés : Changement climatique, écosystèmes forestiers, insectes xylophages, génétique des populations, écologie des communautés.
Comprendre  l’impact  du  changement  climatique  sur  la  biodiversité  nécessite  de  mettre  en  évidence  les mécanismes biologiques d’adaptation à ce changement, depuis le niveau des organismes, des populations et des espèces, jusqu’à celui des communautés. En effet, à la suite de changements de densités de populations, de processus de dispersion d’individus ou de décalages phénologiques liés au conditions climatiques, des mécanismes de réorganisation des communautés plurispécifiques et multi-trophiques peuvent intervenir en cascade au sein des écosystèmes.
Dans  les  écosystèmes  forestiers,  les  Agriles  (Coleoptera  :  Buprestidae)  forment  un  genre  extrêmement diversifié d’insectes phytophages se développant généralement dans les tissus vivants de l’écorce des arbres.
Dans le contexte des changements globaux, ce groupe  de  parasites opportunistes  jusqu’alors peu étudié a fait  l’objet  d’une  attention  particulière  ces  dernières  années.  Plusieurs  espèces  natives  d’Europe  sont thermophiles  et  étendent  actuellement  leur  aire  de  répartition,  ce  qui  peut  s’accompagner  d’une accentuation  de  leurs  dégâts.  Certaines  espèces  internationalement  connues  sont  des  ravageurs  invasifs particulièrement dommageables, et plusieurs espèces exotiques  sont inscrites sur les listes de quarantaine de  l’Union  Européenne.  Les  travaux  sur  les  Buprestidae  ont  d’ailleurs  principalement  porté  sur  Agrilus planipennis,  originaire  d’Asie,  et  ravageur  majeur  des  frênes,  en  Amérique  du  Nord  et  en  Russie.
Comparativement,  les  espèces  européennes  sont  peu  étudiées  malgré  l’effet  potentiel  du  changement climatique sur leur distribution et leur rôle essentiel dans les dépérissements de chênes, contribuant à tuer les arbres déjà affaiblis par les sécheresses intenses et récurrentes. Le projet doctoral visera à enrichir les connaissances  sur  la  biologie  des  populations  des  espèces  européennes  et  s’intéressera  aux  effets  des dépérissements forestiers sur les populations et les communautés d’Agriles forestiers. Il sera  décliné  en deux volets :
Le premier  volet  se focalisera sur l’Agrile du chêne, Agrilus biguttatus, connu comme un facteur aggravant majeur  du  dépérissement  de  chênes.  Par  une  approche  de  génétique  des  populations,  l’influence  des dépérissements sur la composition génétique des populations d’A. biguttatus sera évaluée, ce qui s’inscrira Laboratoire de Biologie des Ligneux et des Grandes Cultures INRAE USC1328 dans le cadre plus général de la compréhension des impacts de pullulations sur la diversité intraspécifique des  ravageurs. Pour caractériser et quantifier cette diversité génétique à différentes échelles spatiales, le doctorant  réalisera  des  expériences  de  biologie  moléculaire  utilisant  des  marqueurs  microsatellites développés  dans  le  cadre  du  projet  CANOPEE,  ainsi  que  les  analyses  de  génétique  des  populations échantillonnées.  En complément, la performance de vol sera appréciée et comparée entre  A. biguttatus  et d’autres espèces d’Agriles en utilisant des manèges de vol en laboratoire  (coll. INRAE URZF). Enfin, une étude de  phylogéographie  utilisant  des  marqueurs  mitochondriaux  pour  mieux  comprendre  la  distribution génétique des populations de cette espèce sur son aire de répartition, et retracer ses voies de propagation, pourra  être  menée  à  l’aide  d’un  échantillonnage  pan-européen  réalisé  grâce  à  des  collaborations internationales.
Le second volet correspondra à une approche d’écologie des communautés.  Les peuplements dépérissants sont  colonisés  par  des  assemblages  d’Agriles  comptant  jusqu’à  une  dizaine  d’espèces,  mais  les  facteurs influant  sur la structure et la dynamique de ces communautés sont peu connus. Dans ce cadre,  l’étudiant-e s’intéressera à l’effet de l’état sanitaire des peuplements de chênes  (i.e.,  leur degré de dépérissement)  de plusieurs déterminants environnementaux considérés  à différentes échelles spatiales, de l’arbre au paysage, sur la structure  des  assemblages  d’Agriles et  d’autres  différentes guildes fonctionnelles d’insectes associés aux  canopées. Pour cela  l’étudiant-e participera à la collecte de données de terrain et  au traitement d’une partie  des  données  en  laboratoire  (identification  taxonomique)  dans  le  cadre  du  projet  CANOPEE.  Il-elle réalisera  ensuite  l’exploitation  statistique  et  l’interprétation  de  l’ensemble  des  données  collectées,  en collaboration avec un autre étudiant en thèse. Dans un deuxième temps l’étudiant-e analysera la dynamique des communautés d’agriles et  recherchera les  déterminants de  leurs fluctuations interannuelles. Pour cela il-elle  bénéficiera  d’une  série  temporelle  de  données  acquises  lors  de  deux  projets  successifs  (BUCHE  et CANOPEE) et s’échelonnant sur une chronique d’échantillonnage de 5 à 7 années successives.
Financement de la recherche : Cette thèse s’adosse au projet d’intérêt régional CANOPEE (2019-2021).
Organisation :
Le-la  doctorant-e  sera basé-e  au LBLGC  à l’Université d’Orléans. Les expérimentations en manège de vols seront réalisées à INRAE (Orléans, Ardon) au sein de l’Unité de Recherche de Zoologie Forestière (URZF). Les analyses d’écologie des communautés seront réalisées en collaboration avec l’Unité Écosystèmes Forestiers (EFNO) de INRAE (Nogent-sur-Vernisson).
Qualités recherchées :
Étudiant-e  titulaire  d’un Master  dans le domaine de l’écologie, avec  une expérience dans la recherche en laboratoire (extraction d’ADN, amplification PCR de marqueurs moléculaires) et un goût pour le terrain.
Des connaissances dans l’analyse de données de génétique des populations et d’écologie des communautés seraient appréciées, ainsi que des compétences en entomologie et/ou taxonomie.
Un bon niveau rédactionnel en anglais sera également un atout.
Candidature :
Envoyez  au  plus  tôt  (et  avant  le  25  mars)  un  CV  détaillé,  une  lettre  de motivation,  les  relevés  de  notes (Licence + Master  1,  et M2 (si connues)),  ainsi que  les coordonnées de  vos  encadrants  des  stages de M1 et M2.
Les  candidat-e-s  dont  le  profil  sera  jugé  conforme  aux  attentes  seront  pré-sélectionné-e-s,  suite  à  un entretien par les encadrants (entre le 30 mars  et le 6  avril),  et invité-e-s ensuite à une audition devant l’école doctorale le 7 mai à Tours.
Contact pour l’envoi des candidatures et renseignements complémentaires :
Stéphanie Bankhead stephanie.bankhead@univ-orleans.fr
Aurélien Sallé aurelien.salle@univ-orleans.fr