samedi 30 juin 2012

allocation doctorale Amiens


Le Centre de Recherche en Psychologie – Cognition, Psychisme, Organisations (CRP – CPO, EA 4296) de l’université de Picardie Jules Verne dispose d’une bourse de thèse de 3 ans financée par la région Picardie à partir de novembre 2012 sur le thème :

« Langage, théorie de l’esprit et reconnaissance des visages chez les syndromes de Williams francophones »

Le syndrome de Williams (SW) a, depuis une vingtaine d’années, fait l’objet de nombreuses recherches en sciences cognitives en étant au coeur du débat sur l’indépendance entre cognition non linguistique (considérée déficitaire) et cognition linguistique (considérée intacte). D’un point de vue cognitif, le profil des SW est unique, incluant des compétences linguistiques relativement préservées voire intactes en dépit d’un retard mental moyen à modéré, des déficits visuo-spatiaux et une hypersociabilité (Bellugi, Marks, Bihrle, & Sabo, 1988 ; Jones, Bellugi, Lai, Chiles, Reilly, Lincoln, & al., 2000). Le profil cognitif du SW semble néanmoins beaucoup plus complexe que ce qui a initialement été décrit : certaines capacités linguistiques semblent intactes et d’autres déficitaires tandis que certains domaines non-verbaux semblent préservés. Des revues de littérature récentes (Brock, 2007 ; Mervis, 2006) sont beaucoup plus réservées s’agissant des capacités linguistiques des SW : même si le langage reste un domaine relativement robuste comparé à d’autres syndromes génétiques, les capacités linguistiques des SW seraient en fait au niveau de leur déficit cognitif général. Parallèlement, d’autres domaines cognitifs, « non-verbaux », sont considérés comme préservés chez les SW qui ont de surprenantes capacités dans les tâches de théorie de l’esprit (Karmiloff-Smith, Klima, Bellugi, Grant, & Baron-Cohen, 1995) et de reconnaissance des visages (Deruelle, Mancini, Livet, Cassé-Perrot, & de Sconen, 1999).
Nous proposons donc une évaluation systématique de ces 3 capacités (i.e., langage, théorie de l’esprit et reconnaissance des visages) chez les SW afin de déterminer des profils de développement et d’apporter un plus ample éclairage sur l’organisation cognitive de ce trouble. Une comparaison avec des enfants atteints d’autisme, un trouble souvent considéré comme l’extrême opposé du SW aux plans langagiers et sociaux (Bellugi, Lichtenberger, Mills, Galaburda, & Korenberg, 1999), apportera de nouveaux éléments sur d’une part, le profil cognitif de ces 2 troubles et, d’autre part, sur le développement cognitif en général.
Le doctorant sera encadré par Luc Vandromme et Laure Ibernon.
Les candidats doivent posséder une formation en psychologie du développement. Ils doivent envoyer un CV, une lettre de motivation et leur relevé de notes de M2 à laure.ibernon@u-picardie.fr et luc.vandromme@u-picardie.fr avant le 2 juillet. Les candidats à cette bourse seront auditionnés les 11 et 12 juillet.
Contact :
Les candidats intéressés peuvent contacter Laure Ibernon pour tout renseignement, par e-mail : laure.ibernon@u-picardie.fr ou par téléphone : 0610877153.