mardi 8 janvier 2019

Offre de stage Master (1 ou 2): adaptation de la parole aux milieux écologiques

Cadre scientifique :
Projet ECO-SPEECH : Analyse de l’adaptation de la parole aux milieux écologiques

 Ce stage convient à des étudiants dont le master développe des compétences dans l’un ou plusieurs de ces domaines :  biologie, acoustique, éthologie, sciences du langage, sciences cognitives.

Responsable du stage : Julien Meyer, linguiste et acousticien
Chargé de Recherche CNRS section 34 (julien.meyer@gipsa-lab.fr).

Autres intervenants collaborateurs du projet:
Frédéric Sèbe, biologiste et acousticien de l’Université Jean Monnet St Etienne (Laboratoire ENES)
Fanny Meunier, psycholinguiste au CNRS (laboratoire BCL Nice)
Loïc Le Marrec, mathématicien Univ. de Rennes (laboratoire IRMAR)

Lieu du stage: Laboratoire Grenoble Images Parole Signal Automatique (Gipsa-Lab), équipe Voix, Systèmes Linguistiques et Dialectologie, Campus Grenoble, St-Martin-d’Hères (http://www.gipsa-lab.fr/vsld/axes-de-recherche.php)

Description détaillée :
La compréhension de la parole implique toujours une écoute dans un bruit de fond ambiant. L’impact de ce bruit de fond sur les signaux de parole ainsi que sur les performances de reconnaissance des mots ou des phrases augmente avec la distance qui sépare les interlocuteurs. En se propageant dans l’environnement, les signaux acoustiques sont profondément modifiés en raison d’effets qui peuvent nuire à la transmission de l’information véhiculée (absorption, réverbération, filtrage sélectif…). Ce phénomène a été bien étudié en communication animale mais demeure très peu étudié sur la parole humaine, à part dans les milieux urbains et en salle, qui ne représentent qu’une partie limitée du cadre d’évolution de la pratique langagière au cours de l’histoire humaine.
L’étude comportementale au centre de ce stage va nous permettre d’analyser de manière systématique l’impact des perturbations acoustiques les plus fréquentes, les moins variables et donc les plus caractéristiques d’un modèle typique de milieu écologique dit ‘fermé’ - ici une forêt tropicale dense - sur la compréhension de la parole.
Des enregistrements et des mesures de référence ont été réalisés en Amazonie (forêt du Gunma, Para, Brésil) pour reconstituer le filtre acoustique du lieu d’expérimentation et simuler son effet sur des mots en séparant les différents facteurs environnementaux perturbateurs à tester. Une interface de test comportemental a été programmée avec des listes de mots français. Le/la stagiaire sera chargé(e) de réaliser la passation de sujets sur une tâche de compréhension de mots dans différentes conditions de bruit et de réverbération, à différentes distances. Il/Elle analysera ensuite les performances de reconnaissance et de confusion des mots, de voyelles, de consonnes et d’indices phonétiques qui les constituent en fonction des paramètres acoustiques propres à chaque condition et à chaque distance d’écoute.
En cas de Master 2, une analyse de la dégradation acoustique des signaux de parole et de ses conséquences sur l’acoustique des voyelles et des consonnes (phonétique) sera également réalisée.
Ce stage sera l’occasion pour le stagiaire de développer et/ou d’acquérir des connaissances pluridisciplinaires en sciences du langage, en psycholinguistique, et, dans une moindre mesure, en acoustique. Il fournira à l’étudiant une vision large de la perception de la parole humaine. De bonnes compétences en statistiques sont souhaitées ainsi qu’un intérêt le langage humain.

Références bibliographiques principales :
Fogerty D, Humes LE (2010) Perceptual contributions to monosyllabic word intelligibility, J Acoust Soc Am 128: 3114–3125.
Meyer J, Dentel L and Meunier F (2013) Speech Recognition in Natural Background Noise, PLoS ONE, vol. 8, no. 11,   e79279.
Phatak S, Allen JB (2007) Consonant and vowel confusions in speech-weighted noise, J Acoust Soc Am 121: 2312–2326.
Durée : 6 mois rémunérés par indemnités de stage pour un M2 et 3-4 mois rémunérés pour un M1.