Thèse démarrant le 1er octobre 2012, financée par
RTE (Réseau de Transport d’Electricité)
Besoins de RTE :
Etre en mesure de quantifier l’impact de l’ensemble du réseau
de transport d’électricité sur la mortalité avifaune par collision. En
effet, des chiffres sont souvent repris dans la presse (« des millions
d’oiseaux meurent chaque année sur le réseau électrique ») mais d’une part
ces chiffres englobent le réseau de Transport et de Distribution d’électricité
et d’autre part ils ne sont basés sur aucune étude scientifique poussée. Ces
chiffres sont souvent le résultat de la multiplication de la mortalité d’un
tronçon particulièrement dangereux par la longueur totale du réseau. Par
ailleurs, des suivis ont été réalisés et montrent une mortalité mesurée sur le
terrain bien plus faible : 4895 cas de morts par collision et
électrocution sur le réseau d’électricité Français recensés par les naturalistes
sur 20 ans[1]. RTE
souhaite disposer de données robustes scientifiquement, qui permettraient de
quantifier l’impact du réseau de transport d’électricité sur l’avifaune au
niveau national et pouvoir au mieux le limiter.
Axes de recherche :
L’impact des lignes haute et très
haute tension sur l’avifaune peut largement varier d’un milieu à l’autre.
Certains, comme les zones humides, les vallées, ou les couloirs de migration
sont particulièrement sensibles pour l’avifaune. Cet impact varie également en
fonction de la configuration du réseau : niveau de tension, armement,
présence de câble de garde ou non, présence d’un équipement avifaune ou non…
Voici les pistes de travail que
nous envisageons pour quantifier
l’impact de l’ensemble du réseau de transport d’électricité sur la mortalité
avifaune par collision :
·
Dans un
premier temps, l’objectif de cette étude sera de définir de
façon exhaustive les situations (milieu X configuration de ligne) que l’on peut rencontrer en France. Pour
cela, il est envisagé de croiser toutes les données d’entrée existantes et pertinentes :
Ø
atlas des
oiseaux nicheurs de France à la maille 10km/10 km (mis à jour en 2013, projet
piloté par la LPO), qui permettra d’identifier les zones de forte mortalité
potentielle,
Ø
système
d’information géographique (SIG) de RTE qui permet de situer tous les ouvrages
RTE (et leur configuration) dans l’environnement,
Ø
les études
déjà réalisées par RTE sur l’avifaune (suivis avifaune, études d’impact…)
Ø
réseau
Natura 2000 (ZPS) et autres habitats sensibles : vallées, zones humides…
Ø
connaissance
des couloirs migratoires. Il est envisagé d’exploiter les données migratoires
issues d’oiseaux équipés de balises Argos (donc informations indépendantes de
la pression d’observation au sol par les ornithologues).
Les bilans de ces analyses seront confrontés aux expertises
a priori sur les zones sensibles, par observation directe ou basées sur les
reprises d’oiseaux bagués morts par collision, ou encore obtenues grâce aux
multiples données de comptages d’oiseaux en migration active (projet
collaboratif de la Mission Migration, www.migraction.net).
·
Dans
un second temps, il sera fait un plan d’échantillonnage
de tronçons de lignes représentatifs des différentes situations identifiées
lors de la première étape du projet. Le plan d’échantillonnage sera fait de
façon à obtenir la puissance statistique nécessaire pour assurer la robustesse scientifique de
l’étude et permettre de dissocier le réseau de transport de celui de
distribution (enjeux différents).
·
Ensuite,
un suivi de la mortalité avifaune
sera réalisé sur ces tronçons sélectionnés. Ce suivi pourrait faire l’objet
d’une mobilisation des réseaux d’observateurs existants dans les associations
ornithologiques. Cette phase inclura aussi l’analyse du comportement de grands
oiseaux à proximité des lignes HT et THT, grâce à des données GPS en 3
dimensions, telles qu’elles sont déjà disponibles pour quelques vautours fauves
et aigles de Bonelli ; le financement du projet inclut d’ailleurs la
participation à l’acquisition de quelques balises pour les programmes qui
accepteraient de collaborer.
· Pour finir, une extrapolation scientifique de ces résultats
à tout le réseau RTE sera réalisée.
Pour
compléter ces travaux, des données de suivi GPS de grands oiseaux sur leur
territoire de reproduction seront analysées en 3 dimensions, pour mieux
comprendre l’utilisation de l’espace qui est faite près des lignes existantes.
Il sera aussi envisagé de poser des émetteurs GPS 3D sur des rapaces dont le
territoire comprend des lignes HT et THT équipées ou non de dispositifs anticollision,
pour étudier le comportement de vol près des câbles électriques.
Personne à
contacter :
Frédéric JIGUET, UMR7204, MNHN Paris
tel 0140793080, email fjiguet@mnhn.fr
Co-direction scientifique : Frédéric Jiguet (MNHN) et
Olivier Duriez (Université Montpellier 2)
Envoyez un CV, une
lettre de motivation et un état de vos résultats actuels de M2. Des auditions
seront organisées en juin.
[1] KABOUCHE
Benjamin, BAYEUL Julie, ZIMMERMANN Laurent, BAYLE Patrick (2006). La mortalité
des oiseaux sur le réseau électrique aérien : enjeux et perspectives en
Provence-Alpes-Côte d’Azur. Rapport DIREN PACA - LPO PACA, Hyères : 109 p.