vendredi 18 octobre 2019

Offre de stage en cognition et comportement - Master 1

Modulation de l’apprentissage visuel par le neuropeptide sNPF chez Apis mellifera.
Contexte :  La  plupart  des  comportements  peuvent  être  modulés  par  l’action  de  composés biochimiques, tels que des neuropeptides. Par exemple, des études ont permis de démontrer chez les mammifères que la recherche et la prise de nourriture peuvent être modulées  par le  neuropeptide Y (NPY).  Ceci a conduit à l’identification de  deux homologues indépendants du NPY  chez l’abeille (Apis mellifera) : NPF et sNPF, dont seul le dernier  possède un récepteur exprimé (sNPFr).  En conditions expérimentales, il a été possible d’induire une satiété chez des abeilles affamées, à un niveau similaire à  celui  des  abeilles  nourries,  en  réduisant  la  transcription  du  sNPFr  via  l’utilisation  d’un  inhibiteur d’ARN (ARNi).  À l'inverse,  une application topique de sNPF est suffisante pour  provoquer l’ingestion de nourriture chez des abeilles rassasiées, qui se comportent alors comme leurs comparses affamées.
Des travaux précédents ont  également montré  que l’application  topique du sNPF sur des butineuses
nourries  change  leur  réponse  au  sucre  pur  et  aux  odeurs,  c’est-à-dire  qu’elles  ont  une  sensibilité gustative  et  olfactive  plus  élevée  que  des  butineuses  simplement  nourries.  Ces  modulations sensorielles  provoquées  par  le  sNPF  peuvent  s’avérer  pertinentes  à  étudier  en  expériences d’apprentissage  où les abeilles sont motivées  à apprendre  via une récompense sucrée  donnée par l’expérimentateur.
En effet, lorsque les abeilles sont motivées, elles peuvent faire preuve de capacités d’apprentissage impressionnantes,  notamment  au  niveau  visuel,  dont  elles  s’avèrent  être  un  modèle  de  choix  en recherche. Par exemple, une abeille apprend très facilement, au bout quelques essais, qu’une couleur (le bleu par exemple) est récompensée par du sucre tandis qu’une autre (par exemple du vert) ne l’est pas.
L’objectif du stage est alors d’étudier l’influence du sNPF sur l’apprentissage visuel des abeilles dans
un labyrinthe de  libre vol ou dans une arène de réalité virtuelle.   Nous émettons l’hypothèse que le sNPF  influencerait  l’apprentissage  visuel  de  l’abeille  en  rendant  celle-ci  plus  affamée  et  donc  plus motivée  à  apprendre  la  couleur  synonyme  de  récompense.  Selon  cette  hypothèse,  une  abeille topiquée  avec  du  sNPF  apprendrait  à  discriminer  deux  couleurs  plus  vite  qu’une  comparse  non topiquée.
Durée : 2 mois (non gratifiés)
Lieu : Centre de Recherche sur la Cognition Animale – UMR 5169, Université Paul Sabatier, Toulouse
Encadrants : Louise Bestea, Gabriela de Brito Sanchez, Martin Giurfa
Contact : louise.bestea@univ-tlse3.fr