vendredi 2 septembre 2022

Offre de stage M2

 Thème : effets de la musique sur le comportement social des oiseaux ou des enfants.

Ce stage de M2 s’inscrit dans le projet MUSICALBEINGS (Exploring MUSICAL influences on social BEhaviour usING a comparative approach in children, non-human primates and birdS). L’objectif de ce projet est de mieux comprendre les racines évolutives de la musicalité (c’est-à-dire les capacités liées à la perception, à l’appréciation et à la production de la musique) et ses effets sur le comportement social en comparant les humains, les primates non humains et les oiseaux.  Certains auteurs suggèrent que la musicalité serait apparue au cours de l’évolution pour renforcer les liens sociaux et la cohésion de groupe (« hypothèse du lien social ; Roederer, 1984; Dunbar, 2017; Savage et al. , 2020) . Plusieurs études ont révélé que les activités musicales conjointes favorisent la prosocialité chez les enfants (Kirschner et Tomasello, 2010;  Rabinowitch et al.  2012). La relation entre la musique et le comportement social est peu explorée chez d’autres espèces. Cependant, en tant que corrélat de « l’hypothèse du lien social », la musicalité peut également avoir émergé dans d’autres taxons animaux comme un moyen d’améliorer les liens sociaux, en particulier chez les espèces sociales où la cohésion du groupe est essentielle à la survie. Alors que des études antérieures portant sur la musicalité chez les primates non humains ont trouvé des résultats mitigés, montrant des capacités musicales globalement limitées par rapport aux humains (McDermott et al., 2006; Zarco et coll., 2009;  Hattori, 2013), en revanche, plusieurs auteurs ont constaté une sensibilité à la musique chez les oiseaux (Watanabe et coll., 1998; Péron et coll., 2008; Bottoni et coll., 2003; Patel et coll., 2009). De plus, nous avons récemment observé qu’écouter de la musique favorise des interactions sociales positives à la fois chez les enfants d’âge préscolaire et chez les perruches callopsittes. Ainsi, la musicalité pourrait avoir émergé au moins deux fois au cours de l’évolution, chez les humains et chez les oiseaux, avec des fonctions adaptatives similaires. Cependant, d’importantes questions demeurent concernant (i) le rôle de facilitation que les capacités d’apprentissage vocal ont pu jouer dans l’évolution de la musicalité (Watanabe et coll., 2009; Patel et coll., 2004) et (ii) les circonstances dans lesquelles la musique influence le comportement social et les facteurs de médiation impliqués. Par exemple, alors qu’un rôle de la synchronisation interpersonnelle dans la médiation de la relation proximale entre la musique et les interactions sociales a été démontré chez l’homme, nous ne savons pas encore si ce mécanisme est préservé dans toutes les espèces.  Ainsi, l’objectif de ce projet est d’étudier la base évolutive de la musicalité avec une approche inter-espèces. Une telle approche a le potentiel de découvrir les pressions sélectives qui ont conduit à la propagation de la musicalité en retraçant la coexistence de la musicalité et de l’apprentissage vocal à travers les taxons animaux, et d’approfondir notre compréhension de la relation proximale entre la musique et le comportement social.

Début du stage : janvier 2023.

Nature de la mission : Le ou la stagiaire de M2 testera des oiseaux (perruches callopsittes, canaris, diamants mandarins) au LECD ou des enfants en écoles maternelles et analysera les données obtenues.

Profil recherché : étudiant.e en M2 en psychologie, éthologie, biologie du comportement, neurosciences, sciences cognitives. Personne fiable, observatrice, patiente, rigoureuse et très motivée. Compétences en statistiques appréciées.

Lieu : Laboratoire Ethologie Cognition Développement, Université Paris Nanterre, Nanterre (France)

Encadrement : Carlé Aimé, Rana Esseily, Dalila Bovet

Durée de la mission : 5 à 6 mois à temps complet

Rémunération : gratification de stage sur la base légale (convention de stage obligatoire)

Personne à contacter : Envoyer un CV et une lettre de motivation dans un mail commun adressé à Carla Aimé (mme.carla.aime@gmail.com), Rana Esseily (resseily@parisnanterre.fr) et Dalila Bovet (dbovet@parisnanterre.fr)