Thème : effets de la musique sur le comportement social des oiseaux ou des enfants.
Ce stage de M2 s’inscrit dans le projet MUSICALBEINGS (Exploring MUSICAL
influences on social BEhaviour usING a comparative approach in children,
non-human primates and birdS). L’objectif
de ce projet est de mieux comprendre les racines évolutives de la musicalité
(c’est-à-dire les capacités liées à la perception, à l’appréciation et à la
production de la musique) et ses effets sur le comportement social en comparant
les humains, les primates non humains et les oiseaux. Certains auteurs suggèrent que la musicalité
serait apparue au cours de l’évolution pour renforcer les liens sociaux et la
cohésion de groupe (« hypothèse du lien social ; Roederer, 1984;
Dunbar, 2017; Savage et al. , 2020) . Plusieurs études ont révélé que les
activités musicales conjointes favorisent la prosocialité chez les enfants
(Kirschner et Tomasello, 2010;
Rabinowitch et al. 2012). La relation
entre la musique et le comportement social est peu explorée chez d’autres
espèces. Cependant, en tant que corrélat de « l’hypothèse du lien social », la
musicalité peut également avoir émergé dans d’autres taxons animaux comme un
moyen d’améliorer les liens sociaux, en particulier chez les espèces sociales
où la cohésion du groupe est essentielle à la survie. Alors que des études
antérieures portant sur la musicalité chez les primates non humains ont trouvé
des résultats mitigés, montrant des capacités musicales globalement limitées
par rapport aux humains (McDermott et al., 2006; Zarco et coll., 2009; Hattori, 2013), en revanche, plusieurs
auteurs ont constaté une sensibilité à la musique chez les oiseaux (Watanabe et
coll., 1998; Péron et coll., 2008; Bottoni et coll., 2003; Patel et coll.,
2009). De plus, nous avons récemment observé qu’écouter de la musique favorise
des interactions sociales positives à la fois chez les enfants d’âge
préscolaire et chez les perruches callopsittes. Ainsi, la musicalité pourrait
avoir émergé au moins deux fois au cours de l’évolution, chez les humains et
chez les oiseaux, avec des fonctions adaptatives similaires. Cependant,
d’importantes questions demeurent concernant (i) le rôle de facilitation que
les capacités d’apprentissage vocal ont pu jouer dans l’évolution de la
musicalité (Watanabe et coll., 2009; Patel et coll., 2004) et (ii) les
circonstances dans lesquelles la musique influence le comportement social et
les facteurs de médiation impliqués. Par exemple, alors qu’un rôle de la
synchronisation interpersonnelle dans la médiation de la relation proximale
entre la musique et les interactions sociales a été démontré chez l’homme, nous
ne savons pas encore si ce mécanisme est préservé dans toutes les espèces. Ainsi, l’objectif de ce projet est d’étudier
la base évolutive de la musicalité avec une approche inter-espèces. Une telle
approche a le potentiel de découvrir les pressions sélectives qui ont conduit à
la propagation de la musicalité en retraçant la coexistence de la musicalité et
de l’apprentissage vocal à travers les taxons animaux, et d’approfondir notre
compréhension de la relation proximale entre la musique et le comportement
social.
Début du stage : janvier 2023.
Nature de la mission : Le ou la stagiaire de M2 testera des oiseaux (perruches callopsittes,
canaris, diamants mandarins) au LECD ou des enfants en écoles maternelles et
analysera les données obtenues.
Profil recherché : étudiant.e en M2 en psychologie, éthologie, biologie du comportement,
neurosciences, sciences cognitives. Personne fiable, observatrice, patiente,
rigoureuse et très motivée. Compétences en statistiques appréciées.
Lieu : Laboratoire Ethologie Cognition
Développement, Université Paris Nanterre, Nanterre (France)
Encadrement : Carlé Aimé, Rana Esseily, Dalila Bovet
Durée de la mission : 5 à 6 mois à temps complet
Rémunération : gratification de stage sur la base
légale (convention de stage obligatoire)
Personne à contacter : Envoyer un CV et une lettre de motivation dans un mail commun
adressé à Carla Aimé (mme.carla.aime@gmail.com), Rana Esseily (resseily@parisnanterre.fr)
et Dalila Bovet (dbovet@parisnanterre.fr)