mardi 20 octobre 2015

Offre de mémoire de fin d’étude ingénieur

Investigation des corrélations entre présence des principaux bioagresseurs des grandes cultures, caractéristiques d’occupation des sols et pratiques culturales. Recherches d’hypothèses d’interprétation.
L’agro-écologie est « un ensemble de pratiques agricoles privilégiant les interactions biologiques et visant à une utilisation optimale des possibilités offertes par les agrosystèmes ». L’incitation à une mutation vers l’agro-écologie pose en conséquence la question des interactions biologiques pouvant faire levier, à l’échelle de l’agrosystème, sur les pratiques agricoles.
Dans les agro-écosystèmes de grandes cultures, la simplification des paysages est souvent associée à une érosion de la biodiversité ; les écologues constatent une plus grande biodiversité et en particulier une plus grande richesse spécifique des insectes dans des paysages plus complexes. Il est souvent suggéré que cette plus grande richesse spécifique, incluant les auxiliaires des cultures, pourrait être utilisée pour réduire l’usage des pesticides dans des contextes paysagers concernés. Mais si la littérature permet de suggérer quelques tendances, elles sont souvent ténues et parfois contradictoires. En outre, la diversité cultivée, parfois importante dans des paysages agricoles de grandes cultures n’est jamais analysée, alors qu’elle peut par les assolements diversifiés introduire une forme d’hétérogénéité du paysage agricole. Par ailleurs, cette littérature porte en général sur un bioagresseur et non sur un ensemble de bioagresseurs. Il est difficile d’en conclure s’il existe ou non un effet « paysage » permettant aux agriculteurs de s’affranchir effectivement de traitements phytosanitaires.
Il est proposé ici d’utiliser un réseau d’observations de terrain géo-référencées sur la présence de bioagresseurs et d’auxiliaires des grandes cultures, le réseau de surveillance biologique du territoire contenu dans les bases Vigicultures et VégéObs, et de le croiser avec un ensemble d’informations statistiques sur l’occupation des sols, les paysages et les pratiques agricoles.
Le travail consistera d’abord à établir d’éventuelles corrélations entre ces données d’observation de la pression des bioagresseurs majoritaires de grandes cultures et les caractéristiques paysagères des lieux d’observation : diversité des espèces cultivées, diversité des habitats semi naturels, structuration de ces différents habitats. Des hypothèses explicatives seront formulées en faisant appel aux connaissances acquises sur la biologie des bioagresseurs et de leurs prédateurs/parasites. Des pistes pour poursuivre le travail pourront enfin être proposées.
Deux stagiaires travailleront en binôme pour étudier les principaux ravageurs et maladies des grandes cultures. La liste des bioagresseurs étudiés pourrait être la suivante (liste à préciser avec le comité de pilotage) :
- Pour le blé tendre : cécidomyies, pucerons des épis et ses auxiliaires, piétin verse, maladies foliaires
- Pour le maïs : pyrale, sésamie
- Pour le colza : sclérotinia, altise, charançon de la tige, méligèthe
[Texte]
Le mildiou de la pomme de terre et la bruche sur pois pourraient aussi compléter ce panel de bio-agresseurs.
Les étapes du travail :
- Extraction de caractéristiques d’occupation des sols et de caractéristiques paysagères utilisant des bases de données et des outils d’extraction maîtrisés par les laboratoires d’accueil.
- Extraction d’informations sur les pratiques culturales
- Analyses statistiques corrélatives. La première étape consistera à analyser les corrélations entre pression de bio-agresseurs et caractéristiques paysagères.
- Interprétation et perspectives de travail ultérieur.
Profil requis :
- Connaissances : formation générale en agronomie, statistiques simples (régressions linéaires).
- Compétences opérationnelles : disposition à utiliser le langage de programmation R pour la constitution et l’exécution de routines d’analyse
- Langues : Français et/ou anglais courant à l’oral. Anglais lu.
Lieu de stage et employeurs : site AgroParisTech à Grignon, avec des déplacements sur Paris, Boigneville ou Bourges. Un stagiaire sera accueilli par Terres Inovia (sous convention Terres Inovia), un autre par l’UMR Agronomie (sous convention ARVALIS).
Encadrement : Corentin Barbu (INRA), Christophe Sausse (Terres Inovia) et Irène Félix (ARVALIS)
Comité de pilotage :
- Pour ARVALIS : Irène Félix, Danièle Simonneau et V. Tosser
- Pour l’INRA : Corentin Barbu et Muriel Valantin-Morison
- Pour Terres Inovia : Christophe Sausse, Cécile Robert et Annette Penaud,
Indemnités de stage : selon les modalités en vigueur dans les organismes partenaires.
Facilités liées au stage :
- logement possible sur le site de grignon, 212 à 354 €, ouvrant droit à l’APL (0 à 125€).
- restauration au tarif CROUS sur site.
- possibilité d’utiliser un véhicule de l’unité d’accueil pour les déplacements professionnels entre Grignon et Boigneville
Pour faire acte de candidature, veuillez envoyer un CV et une lettre de motivation à :
i.felix@arvalisinstitutduvegetal.fr, c.sausse@terresinovia.fr et corentin.barbu@grignon.inra.fr