Proposition de stage de recherche :
Insularité et compétition acoustique chez les oiseaux
1/ Contexte
Les signaux sonores sont le principal mode de communication d'un nombre important d'espèces animales (insectes, mammifères, amphibiens, oiseaux). Une communication acoustique efficace est, chez ces espèces, nécessaire à la survie et à la reproduction. Les espèces sympatriques doivent se partager l’espace acoustique défini par l’environnement dans lequel les sons se propagent [1, 2, 3].
L’espace acoustique peut donc être ainsi considéré comme une ressource limitée pour laquelle les espèces rentrent en compétition. Cette compétition acoustique a été montrée comme étant une force
évolutive ayant des conséquences sur la diversification des espèces [4].
Les îles, comparées aux milieux continentaux, sont des écosystèmes isolés. Il a été démontré qu’à habitat identique, la compétition interspécifique et la diversité spécifique plus faibles sur les îles que sur les continents amenaient à un élargissement des niches écologiques [5, 6]. Notre hypothèse est que le même processus intervient sur la niche acoustique des espèces, une hypothèse récemment suggérée par des analyses que nous avons faites sur l'évolution des chants d'oiseaux dans les îles [7].
Insularité et compétition acoustique chez les oiseaux
1/ Contexte
Les signaux sonores sont le principal mode de communication d'un nombre important d'espèces animales (insectes, mammifères, amphibiens, oiseaux). Une communication acoustique efficace est, chez ces espèces, nécessaire à la survie et à la reproduction. Les espèces sympatriques doivent se partager l’espace acoustique défini par l’environnement dans lequel les sons se propagent [1, 2, 3].
L’espace acoustique peut donc être ainsi considéré comme une ressource limitée pour laquelle les espèces rentrent en compétition. Cette compétition acoustique a été montrée comme étant une force
évolutive ayant des conséquences sur la diversification des espèces [4].
Les îles, comparées aux milieux continentaux, sont des écosystèmes isolés. Il a été démontré qu’à habitat identique, la compétition interspécifique et la diversité spécifique plus faibles sur les îles que sur les continents amenaient à un élargissement des niches écologiques [5, 6]. Notre hypothèse est que le même processus intervient sur la niche acoustique des espèces, une hypothèse récemment suggérée par des analyses que nous avons faites sur l'évolution des chants d'oiseaux dans les îles [7].
Références : [1] Luther 2009 Behav Ecol, 20:864–871 [2] Robert Planqué & Hans Slabbekoorn, 2008, Ethology, 114 262–271 [3] Hart et al., 2015 Behav Ecol, 20:1-4 . [4] Grant & Grant. 2010 PNAS.107, 20156–20163 . [5] MacArthur, et al. 1972 Ecology 53:330–342 . [6] Blondel et al., 1988 Ecology 69:1899–1917 . [7] Morinay, et al. 2013 Ecol. Evol ; 3: 5127–5140 .
2/ Objectifs
En comparant sur le terrain les chants d’espèces d'oiseaux vivant dans un même environnement mais au sein de communautés présentant différent niveaux de diversité spécifique (île vs continent), (i) nous établirons si une compétition acoustique existe et se traduit par une congestion de niche en contexte de forte compétition et de relâchement de niche en contexte de faible compétition et (ii) nous analyserons la susceptibilité relative des différents paramètres acoustiques à la compétition (gamme de fréquence, nombre de notes dans le chant, plage temporel du chant). Ce travail nous permettra de tester l’hypothèse que la compétition acoustique restreinte en milieu insulaire permet aux espèces d'occuper des niches acoustiques plus grandes.
3/ Déroulement du stage
Ce projet repose sur la comparaison de chants territoriaux de paires d'espèces d'oiseaux insulaires et continentales (mêmes espèces ou espèces les plus proches phylogénétiquement). Le stage s'articulera autour de quatre périodes principales : 1) point bibliographique. 2) terrain à Madère et autour de Montpellier pour enregistrer les chants des espèces focales. 3) traitement des enregistrements et analyses 4) rédaction du rapport de l'étudiant.
Ce projet repose sur la comparaison de chants territoriaux de paires d'espèces d'oiseaux insulaires et continentales (mêmes espèces ou espèces les plus proches phylogénétiquement). Le stage s'articulera autour de quatre périodes principales : 1) point bibliographique. 2) terrain à Madère et autour de Montpellier pour enregistrer les chants des espèces focales. 3) traitement des enregistrements et analyses 4) rédaction du rapport de l'étudiant.
4/ Profils recherché :
Nous recherchons un(e) étudiant(e) motivé(e) et intéressé(e) de M1 en écologie, évolution et sciences de l'environnement ou équivalent.
Les compétences suivantes sont requises:
_ compétences ornithologiques si possible la capacité à l’identifier les espèces par leurs chants (oiseaux du paléarctique)
_ aptitude au travail sur le terrain (nécessité de travailler tous les jours sans week-end pendant de courte période et de se lever avant le lever du soleil)
_ aptitude au travail en équipe
_ rigueur et démarche scientifique
_statistiques de base
Les compétences suivantes sont un plus :
_ expérience dans l'enregistrement ou/et le traitement de signaux acoustiques (logiciel avisoft)
5/ Conditions de travail :
Stage de 6 mois, début en janvier 2017—fin juin ou mi mars – fin juillet.
L’étudiant(e) sera basé(e) au sein du Centre d’Écologie Fonctionnelle et Évolutive (UMR 5175), 1919 route de Mende 34090 Montpellier.
L'encadrement sera assuré par Claire Doutrelant et Aloïs Robert (équipe Écologie Spatiale des Populations.)
Rémunération : montant minimale de la gratification obligatoire pour tout stage supérieur à 2 mois (3,60€ par heure de stage, soit environ 538€ par mois).
6/ Application :
Veuillez envoyer C.V. et lettre de motivation avant le 05 décembre à claire.doutrelant@cefe.cnrs.fr et alois.robert@cefe.cnrs.fr.
Une première sélection sera effectuée et les candidats retenus sur dossier seront reçus en entretien (au CEFE ou en visio).