L’hibernation est une stratégie des animaux endothermes qui leur permet de faire face aux baisses saisonnières des ressources alimentaires. Cependant, plusieurs études évoquent les limites de cette stratégie dans des milieux à fort impact humain chez différentes espèces : ours brun, marmotte, chauve-souris, hamster d’Europe. Des modifications anthropiques des conditions environnementales perturberaient le cycle annuel des hibernants avec des conséquences désastreuses pour leur survie. Pour le hamster d’Europe (Cricetus cricetus) en particulier, un déclin des populations est observé depuis les années 1970 en Europe de l’Ouest et s’étend aujourd’hui à toute son aire de répartition jusqu’en Ukraine. Des mesures de protection en Europe de l’Ouest n’ont pas suffi à enrayer ce déclin.
Il est supposé que les ressources alimentaires du hamster d’Europe sont inadéquates en termes de quantité, qualité ou même de temporalité en raison des pratiques agricoles actuelles qui modifient l’habitat de l’espèce. Or, la prise alimentaire, l’état des réserves corporelles et la dépense énergétique jouent un rôle crucial dans la survie des hibernants. Cependant, la contribution exacte de chacune de ces composantes de la balance énergétique et les mécanismes sous-jacents restent largement incompris. Nous faisons l’hypothèse qu’une mise en réserve pré-hibernatoire insuffisante rend inadaptée la stratégie d’hibernation, avec pour conséquence un faible succès reproducteur au printemps suivant. Pour la tester, cette thèse répondra aux questions suivantes : 1/ quels sont les apports énergétiques (en termes quantitatifs et qualitatifs) requis permettant d’optimiser les torpeurs chez le hamster ; 2/ comment les différents composants de la balance énergétique vont-t-ils affecter l’efficacité de l’hibernation (fréquence, durée et intensité des torpeurs) ; 3/ quelles sont les relations entre balance énergétique, durée des torpeurs et succès reproducteur ?
Cette recherche apportera des réponses non seulement en termes de biologie évolutive et d’écophysiologie (relations entre métabolisme, nutrition et reproduction) mais elle contribuera aussi à la préservation d’une espèce qui constitue un enjeu politique majeur au niveau de la région.
Compétences souhaitées : Connaissances en physiologie énergétique, écophysiologie, métabolisme
Bonnes pratiques des techniques de laboratoire
Etudiant ayant effectué un L3 et un M1 de physiologie
Aisance pour la manipulation de Rongeurs
Expertises qui seront acquises au cours de la formation : Techniques de laboratoire variées (ELISA, biochimie, histologie...), mesures longitudinales du métabolisme (télémétrie, calorimétrie indirecte, isotopes stables...), expérimentation animale, valorisation des résultats sous forme de rédaction d'article et de présentations orales et posters
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