vendredi 20 mai 2022

Projet de doctorat Cognition Abeille Toulouse 2

 Interactions entre les capacités cognitives individuelles des abeilles et leur activité de butinage

Laboratoire d’accueil

Centre de Recherches sur la Cognition Animale (CRCA) – Centre de Biologie Intégrative

Campus Université Toulouse 3

https://crca.cbi-toulouse.fr/

Domaine : Cognition Animale

Encadrante

Dr. Aurore Avarguès-Weber (Chercheuse CNRS au CRCA), HDR.

Dans le domaine de l’Ethologie Cognitive, les recherches d’A. Avarguès-Weber ont été saluées par l’obtention de la médaille de bronze du CNRS et le prix international Rising Talent du programme Women in Science (Fondation l’Oréal/UNESCO). Elle a encadré avec succès 4 doctorats qui ont donné lieu à plusieurs publications dans des journaux à comité de lecture pour chacun d’entre eux. Elle a une cinquantaine de publications scientifiques (1960 citations – H factor:25) dont des publications dans Science, PNAS, Current Biology...

Informations pratiques

Date limite de candidature : 28 mai 2022

Début de doctorat : Septembre 2022

Financement : A acquérir via le concours de l’école doctorale BSB de Toulouse (date limite de candidature : 17 juin 2022 – Résultats mi-juillet 2022) : https://www.adum.fr/as/ed/page.pl?site=edbsb&page=concours

Contact : Aurore Avarguès-Weber : aurore.avargues-weber@univ-tlse3.fr

Description du projet

Les abeilles ont une organisation sociale particulièrement aboutie. Les milliers d'ouvrières d'une ruche doivent collaborer à travers une division du travail sophistiquée. Les colonies d'insectes sociaux sont généralement considérées comme des «super-organismes», dans lesquels chaque individu agirait comme une «cellule», compte tenu de la division des tâches et de la reproduction associée à l'incapacité de chaque individu à survivre par lui-même. Chaque individu a ainsi longtemps été perçu comme une simple « machine réflexe » réagissant de manière innée aux stimulations de son environnement. Les capacités cognitives impressionnantes des abeilles mises en évidence au cours de la dernière décennie ont révolutionné cette vision classique des insectes. Il est intéressant de noter qu'il existe une forte variabilité interindividuelle des performances cognitives, soulevant la question fascinante des facteurs influençant les capacités cognitives chez les insectes sociaux et de l'impact d'une telle variabilité sur le succès du groupe.

En parallèle, le développement de nouvelles technologies d'identification et de suivi automatique permet désormais de commencer à décrire la dynamique de butinage dans les ruches d'abeilles. Ainsi, si l'on considère la fréquence des déplacements de recherche de nourriture (entre la ruche et les ressources alimentaires), certaines butineuses semblent être beaucoup plus actives que les autres, et ont donc été identifiés comme des « individus d'élite » conduisant l'essentiel de la charge de recherche de nourriture. Cependant, les facteurs permettant l'émergence de tels individus restent à identifier.

Les comportements de recherche de nourriture et les compétences cognitives sont probablement étroitement associés, car les abeilles butineuses ont besoin d'importantes capacités d'apprentissage pour naviguer avec succès dans leur environnement complexe, trouver de nouvelles ressources et les mémoriser.

Nous faisons ainsi l'hypothèse que les abeilles élites en termes d'efficacité de butinage présentent également les meilleures performances cognitives, expliquant ainsi leur succès. Alternativement, des capacités cognitives élaborées peuvent également être généralement préjudiciables à l'activité de recherche de nourriture en raison du coût associé en termes de consommation d'énergie par exemple. Il est important de noter que nous émettons également l'hypothèse d'une influence de l'activité de recherche de nourriture sur les capacités cognitives, car une expérience accrue dans le monde extérieur ainsi que les nombreux défis cognitifs abordés par la recherche de nourriture pourraient également améliorer les performances cognitives au fil du temps.

Avec ce projet, nous visons par conséquent à explorer davantage le lien entre les capacités cognitives et l'activité de recherche de nourriture et le succès, et à étudier certains des corrélats neuronaux. Nous proposons de déployer une combinaison de techniques de suivi de la durée de vie, une batterie de tests cognitifs et des mesures cérébrales pour répondre aux questions suivantes :

1. Les abeilles d'élite avec le meilleur succès de butinage présentent-elles également les performances cognitives les plus élevées ?

2. L'expérience de recherche de nourriture favorise-t-elle les capacités cognitives ?

Ce projet permettra ainsi d'explorer une nouvelle dimension-clé de la cognition des abeilles en explorant son lien avec l'activité de butinage et l'expérience individuelle.

Profil recherché

Le ou la candidate peut être issu.e d'une formation en éthologie, neuroscience ou en psychologie et faire preuve d'un intérêt pour la cognition animale. Ce projet implique une forte charge de travail en été et nécessite une importante rigueur expérimentale. La maîtrise de l’anglais et de bonnes capacités de communication seront fortement appréciées. Des séjours en Australie (Melbourne) pourront être envisagés pour bénéficier de saisons d’expérimentation supplémentaires