Comportement du Grand Hamster
face à un prédateur dans un passage à faune : mise en œuvre d’un protocole pour
évaluer l’effet de l’apprentissage et du tempérament des individus élevés en captivité
29 janvier
2018
Contexte :
La perte, la dégradation et la fragmentation des
habitats naturels sont considérées comme les causes majeures de l’actuelle
extinction de masse. En plaine agricole, les cultures intensives mais aussi le
développement des infrastructures routières associées à l’urbanisation
contribuent fortement à l’altération des paysages et du milieu de vie de toute
une petite faune dont les populations déclinent de façon particulièrement rapide.
Dans le cadre d’une thèse financée par un fond Européen Life+ (ALISTER 2013-18)
et effectuée au Département d’Ecologie, Physiologie et Ethologie (IPHC-Uni-Stra,
CNRS, UMR7178), dédié à la sauvegarde du Grand hamster Cricetus cricetus, une des thématiques portait sur la
défragmentation des populations et sur le risque de prédation dans les passages
inférieurs à petites faunes (PAF). Cette problématique était justifiée par la répétition
d’observations de prédateurs spécialisés sur ces passages obligés
(putois-amphibiens, chat domestique-micromammifères), alors que de gros moyens
avaient été mis en place pour construire des ‘Hamstéroducs’ dans des zones
encore occupées par le Grand hamster. Dans le cadre de cette problématique,
trois types de questions ont été posées : (1) quel type d’enrichissement
permettrait une réduction du risque de prédation dans un passage à faune pour
le Grand hamster ? (2) Quel est le comportement de hamsters naïfs (juste sortis
de l’élevage) vis-à-vis de ce dispositif anti-prédation, en condition de
laboratoire ou dans un vrai passage à faune ? (3) idem Q2, en présence ou
non d’un prédateur mobile ?
Cette première étude très appliquée a montré que (publiés
ou en cours) : (1) le dispositif le plus efficace (tests en condition de
captivité) est un tube de 10cm de diamètre ajouré tous les 50cm sur les deux
cotés et disposé tout au long du passage à faune (appelé Tube Anti-Prédation,
TAP) ; (2) les grands hamsters utilisent plus souvent les passages à faune
en présence du TAP seul, bien qu’il existe une variabilité interindividuelle
très importante (dont un effet sexe) ; (3) confrontés dans le passage à faune au
furet mobile, les hamsters naïfs utilisent le TAP, mais de façons très
différentes et parfois inappropriées selon le sexe (les mâles, plus agressifs,
ayant comme premier réflexe d’attaquer le prédateur).
Une autre étude menée en parallèle dans le cadre d’une
thèse CIFRE (CNRS & Conseil Départemental du Bas-Rhin) a montré que les TAP
d’une certaine dimension disposés dans les passages à faune ont une fonction
d’enrichissement en rendant les PAF plus attractifs aux micromammifères.
Pour conclure, toute une série de validations est
encore nécessaire avant de pouvoir généraliser l’usage de ce TAP sur l’ensemble
des passages à faune de la plaine d’Alsace. C’est l’objet d’une nouvelle collaboration
de recherche entre la DREAL Grand Est et l’IPHC, avec le financement d’un
Post-Doc, d’un ingénieur de terrain et d’un M2. Par ailleurs, le 3ième
Plan National d’Action Hamster (2019-2022), animé par la DREAL Grand-Est va
reconduire les actions de renforcement des populations sauvages, qui supposent
l’élevage d’individus en captivité et leur relâché. Cette fois l’accent sera
mis sur la problématique de la qualité des individus relâchés. Il est prévu
d’utiliser les tests de confrontation hamster-prédateur mis en place dans le
cadre du Life+ Alister afin de tester les différences interindividuelles de
tempérament et de vécu (avant lâché) sur les chances de survie in natura.
Description
du stage proposé :
Il va s’agir principalement de comparer le
comportement d’individus de Grand hamster des deux sexes, sortant directement
de leur cage d’élevage ou ayant été lâchés de façon temporaire dans un grand
enclos de semi-liberté, face à un prédateur dans un passage à faune.
La première partie du stage (mars) visera à se
familiariser avec le sujet de stage à travers un court travail bibliographique,
à finaliser la préparation et la mise en œuvre du protocole et du matériel.
Durant le mois d’avril et à la sortie d’hibernation
des grands hamsters nés au laboratoire (DEPE), une première expérience (Exp1) de
tests de personnalités sera effectuée en laboratoire avec un passage à faune
reconstitué, en présence ou non d’un furet. En mai, la moitié de ces individus
seront lâchés dans un grand enclos de semi-liberté (‘Enclos VRPV’) pendant deux
semaines. Une deuxième expérience (Exp2) sera alors menée au niveau d’un
passage à faune passant sous une autoroute et inclus dans l’Enclos VRPV. Tous les
individus seront testés une nouvelle fois lors d’une confrontation avec le
furet dans ce vrai passage à faune, équipé du tube anti-prédation. Les données
collectées sont issues de pièges photo & vidéo ; les effectifs seront
d’une douzaine par groupe (‘naif’ et ‘stabulation enclos’).
Dans un
troisième temps (juin à mi-juillet), le stagiaire effectuera l’analyse des
données des deux expériences (surtout vidéos et pièges photos) et la rédaction
du mémoire pour une soutenance prévue à l’automne.
Pendant
toute la durée du stage et notamment sur le terrain, l’étudiant(e) sera assisté(e)
par deux personnes (Post-doc et Ingénieur de terrain) et sous la responsabilité
du Directeur de stage.
Profil
recherché :
Stage de
licence professionnelle en gestion et étude des espaces naturels ou Master 1 en
écologie, éthologie ou éco-physiologie.
Une
sensibilité naturaliste et l’envie de poursuivre dans le domaine de la biologie
de la conservation, de l’expérience et de l’autonomie sur le terrain (+permis
de conduire), rigueur et sens de l’organisation, investissement et sens
du travail en équipe seront des atouts clefs pour la réussite de ce master.
Maitrise des logiciels classiques (Word, Excel, Ppt…).
Connaissance en statistiques (avoir déjà utilisé le logiciel R serait un plus).
Maitrise des logiciels classiques (Word, Excel, Ppt…).
Connaissance en statistiques (avoir déjà utilisé le logiciel R serait un plus).
Maitrise de l’anglais
écrit et parlé
Expérience sur des logiciels d’exploitation de vidéo souhaitée.
Expérience sur des logiciels d’exploitation de vidéo souhaitée.
Lieu de
stage : CNRS-IPHC, Département Ecologie Physiologie Ethologie, 23 rue Becquerel
67087 Strasbourg.
Durée : 7
mois – mi-mars à septembre 2018
Encadrement
:
Yves
Handrich (Chercheur CNRS-CR1 HDR), Maître de stage
Manfred
Enstipp (Post-Doc) et Julie Fleitz (Ingénieur de Terrain)
E-mail : yves-jean.handrich@iphc.cnrs.fr
Conditions
d’accueil et de gratification :
568,76€ de
gratification par mois (161 heures effectuées dans le mois) et indemnités de
déplacements. Un véhicule de service sera à disposition.
Conditions
de présentation des candidatures :
Le candidat devra fournir sa candidature par mail pour le 15 février 2018 au plus tard.
Le candidat devra fournir sa candidature par mail pour le 15 février 2018 au plus tard.
Une
candidature comprend :
• un
curriculum vitae avec le détail de la filière éducative récente
• une lettre de motivation,
• une lettre de motivation,
Fait à Strasbourg,
le mardi 30 janvier 2018