mercredi 31 janvier 2018

annonce pour un stage de M2



Comportement du Grand Hamster face à un prédateur dans un passage à faune : mise en œuvre d’un protocole pour évaluer l’effet de l’apprentissage et du tempérament des individus élevés en captivité
29 janvier 2018
Contexte :
La perte, la dégradation et la fragmentation des habitats naturels sont considérées comme les causes majeures de l’actuelle extinction de masse. En plaine agricole, les cultures intensives mais aussi le développement des infrastructures routières associées à l’urbanisation contribuent fortement à l’altération des paysages et du milieu de vie de toute une petite faune dont les populations déclinent de façon particulièrement rapide. Dans le cadre d’une thèse financée par un fond Européen Life+ (ALISTER 2013-18) et effectuée au Département d’Ecologie, Physiologie et Ethologie (IPHC-Uni-Stra, CNRS, UMR7178), dédié à la sauvegarde du Grand hamster Cricetus cricetus, une des thématiques portait sur la défragmentation des populations et sur le risque de prédation dans les passages inférieurs à petites faunes (PAF). Cette problématique était justifiée par la répétition d’observations de prédateurs spécialisés sur ces passages obligés (putois-amphibiens, chat domestique-micromammifères), alors que de gros moyens avaient été mis en place pour construire des ‘Hamstéroducs’ dans des zones encore occupées par le Grand hamster. Dans le cadre de cette problématique, trois types de questions ont été posées : (1) quel type d’enrichissement permettrait une réduction du risque de prédation dans un passage à faune pour le Grand hamster ? (2) Quel est le comportement de hamsters naïfs (juste sortis de l’élevage) vis-à-vis de ce dispositif anti-prédation, en condition de laboratoire ou dans un vrai passage à faune ? (3) idem Q2, en présence ou non d’un prédateur mobile ?
Cette première étude très appliquée a montré que (publiés ou en cours) : (1) le dispositif le plus efficace (tests en condition de captivité) est un tube de 10cm de diamètre ajouré tous les 50cm sur les deux cotés et disposé tout au long du passage à faune (appelé Tube Anti-Prédation, TAP) ; (2) les grands hamsters utilisent plus souvent les passages à faune en présence du TAP seul, bien qu’il existe une variabilité interindividuelle très importante (dont un effet sexe) ;  (3) confrontés dans le passage à faune au furet mobile, les hamsters naïfs utilisent le TAP, mais de façons très différentes et parfois inappropriées selon le sexe (les mâles, plus agressifs, ayant comme premier réflexe d’attaquer le prédateur).
Une autre étude menée en parallèle dans le cadre d’une thèse CIFRE (CNRS & Conseil Départemental du Bas-Rhin) a montré que les TAP d’une certaine dimension disposés dans les passages à faune ont une fonction d’enrichissement en rendant les PAF plus attractifs aux micromammifères. 
Pour conclure, toute une série de validations est encore nécessaire avant de pouvoir généraliser l’usage de ce TAP sur l’ensemble des passages à faune de la plaine d’Alsace. C’est l’objet d’une nouvelle collaboration de recherche entre la DREAL Grand Est et l’IPHC, avec le financement d’un Post-Doc, d’un ingénieur de terrain et d’un M2. Par ailleurs, le 3ième Plan National d’Action Hamster (2019-2022), animé par la DREAL Grand-Est va reconduire les actions de renforcement des populations sauvages, qui supposent l’élevage d’individus en captivité et leur relâché. Cette fois l’accent sera mis sur la problématique de la qualité des individus relâchés. Il est prévu d’utiliser les tests de confrontation hamster-prédateur mis en place dans le cadre du Life+ Alister afin de tester les différences interindividuelles de tempérament et de vécu (avant lâché) sur les chances de survie in natura.
Description du stage proposé :
Il va s’agir principalement de comparer le comportement d’individus de Grand hamster des deux sexes, sortant directement de leur cage d’élevage ou ayant été lâchés de façon temporaire dans un grand enclos de semi-liberté, face à un prédateur dans un passage à faune.
La première partie du stage (mars) visera à se familiariser avec le sujet de stage à travers un court travail bibliographique, à finaliser la préparation et la mise en œuvre du protocole et du matériel.
Durant le mois d’avril et à la sortie d’hibernation des grands hamsters nés au laboratoire (DEPE), une première expérience (Exp1) de tests de personnalités sera effectuée en laboratoire avec un passage à faune reconstitué, en présence ou non d’un furet. En mai, la moitié de ces individus seront lâchés dans un grand enclos de semi-liberté (‘Enclos VRPV’) pendant deux semaines. Une deuxième expérience (Exp2) sera alors menée au niveau d’un passage à faune passant sous une autoroute et inclus dans l’Enclos VRPV. Tous les individus seront testés une nouvelle fois lors d’une confrontation avec le furet dans ce vrai passage à faune, équipé du tube anti-prédation. Les données collectées sont issues de pièges photo & vidéo ; les effectifs seront d’une douzaine par groupe (‘naif’ et ‘stabulation enclos’).
Dans un troisième temps (juin à mi-juillet), le stagiaire effectuera l’analyse des données des deux expériences (surtout vidéos et pièges photos) et la rédaction du mémoire pour une soutenance prévue à l’automne.
Pendant toute la durée du stage et notamment sur le terrain, l’étudiant(e) sera assisté(e) par deux personnes (Post-doc et Ingénieur de terrain) et sous la responsabilité du Directeur de stage.
Profil recherché :

Stage de licence professionnelle en gestion et étude des espaces naturels ou Master 1 en écologie, éthologie ou éco-physiologie.
Une sensibilité naturaliste et l’envie de poursuivre dans le domaine de la biologie de la conservation, de l’expérience et de l’autonomie sur le terrain (+permis de conduire), rigueur et sens de l’organisation, investissement et sens du travail en équipe seront des atouts clefs pour la réussite de ce master.
Maitrise des logiciels classiques (Word, Excel, Ppt…).
Connaissance en statistiques (avoir déjà utilisé le logiciel R serait un plus).
Maitrise de l’anglais écrit et parlé
Expérience sur des logiciels d’exploitation de vidéo souhaitée.

Lieu de stage : CNRS-IPHC, Département Ecologie Physiologie Ethologie, 23 rue Becquerel 67087 Strasbourg.
Durée : 7 mois – mi-mars à septembre 2018
Encadrement :
Yves Handrich (Chercheur CNRS-CR1 HDR), Maître de stage
Manfred Enstipp (Post-Doc) et Julie Fleitz (Ingénieur de Terrain)
E-mail : yves-jean.handrich@iphc.cnrs.fr
Conditions d’accueil et de gratification :
568,76€ de gratification par mois (161 heures effectuées dans le mois) et indemnités de déplacements. Un véhicule de service sera à disposition.
Conditions de présentation des candidatures :
Le candidat devra fournir sa candidature par mail pour le 15 février 2018 au plus tard.
Une candidature comprend :
• un curriculum vitae avec le détail de la filière éducative récente
• une lettre de motivation,

Fait à Strasbourg, le mardi 30 janvier 2018