lundi 14 octobre 2024

Offre stage M1 avril 2025

Flexibilité cognitive et modalités sensorielles chez des abeilles solitaires et sociales : évaluation comportementale
Encadrants : Hugo Vey-Payre (doctorant), Raphaël Jeanson et Jean-Marc Devaud
hugo.vey-payre@univ-tlse3.fr - raphael.jeanson@univ-tlse3.fr - jean-marc.devaud@univ-tlse3.fr
Centre de Recherches sur la Cognition Animale (CRCA), Centre de Biologie Intégrative Université Paul Sabatier, Toulouse
La socialité est présente dans tous les taxons, depuis les agrégats indifférenciés jusqu'aux sociétés hautement intégrées. On s'attend à ce que le fait de vivre seul ou en groupe détermine le niveau de flexibilité comportementale, car le contexte social est susceptible d'imposer des défis cognitifs différents aux individus. Nous émettons l'hypothèse que le découplage entre les activités reproductives et non reproductives chez les espèces eusociales est accompagné d'un besoin réduit de flexibilité comportementale, soutenu par une plus faible expression de la plasticité cérébrale par rapport aux individus solitaires. La flexibilité comportementale, définie comme la capacité d'un animal à adapter son comportement à des conditions environnementales changeantes, peut être évaluée dans des conditions de laboratoire contrôlées, en utilisant des tâches appropriées telles que l’inversion de consigne.
Notre objectif est de caractériser et de comparer les niveaux de flexibilité comportementale et de plasticité cérébrale entre deux espèces d’abeille : Apis mellifera, une espèce eusociale bien étudiée et utilisée comme modèle pour les études sur la cognition, et Osmia bicornis, qui est utilisée comme aide à la pollinisation et dont les capacités cognitives ont été beaucoup moins étudiées. En outre, nous comparons les performances cognitives des mâles et des femelles chez les abeilles solitaires, un aspect qui n'a pas reçu beaucoup d'attention. Une première série d’expériences a permis de mettre en évidence des différences notables de performances, entre mâles et femelles Osmia bicornis, et entre femelles Osmia bicornis et Apis mellifera. Ces résultats ont été obtenus en utilisant une tâche d’inversion de consigne basée sur l’apprentissage de stimuli visuels (en conditions contrôlées au laboratoire), et donc nous souhaitons déterminer si ces différences peuvent être généralisées à d’autres modalités sensorielles.
L’objectif de ce stage consiste donc à tester l’hypothèse selon laquelle les différences mises en évidence jusqu’à présent ne sont pas limitées à une modalité sensorielle spécifique. Dans ce but, il s’agira de réaliser des expériences comportementales en laboratoire, toujours sur la base d’un protocole d’inversion de consigne, mais en utilisant cette fois des stimuli olfactifs, afin de comparer les performances entre sexes (chez Osmia bicornis) et entre les deux espèces.
Techniques utilisées : tests comportementaux d’apprentissage (principalement en laboratoire), analyse statistiques
Compétences requises : rigueur dans la réalisation d’expériences comportementales, pas de crainte associée à la manipulation des abeilles, persévérance, esprit d’équipe, autonomie